De l’habitation au musée
L’habitation Desbassayns représente un vaste domaine constitué durant la seconde moitié du 18e siècle à partir de plusieurs concessions réunies par la volonté d’une riche famille créole, qui ont marquer l’histoire de l’esclavage à la Réunion, les Panon Desbassayns .
Ces planteurs créoles n’ont eu de cesse d’accroître ces parcelles plus ou moins larges qui se développaient en lanières depuis le bord de mer, au-delà des pas géométriques et des communes jusqu’à la ligne domaniale située à 1400 mètres d’altitude. L’habitation Desbassayns peut être évaluée à environ 306 ha en 1780, 420 ha en 1791 pour atteindre 492 ha en 1845 dont 277 ha des superficies cultivables concentrées à Saint-Gilles et travaillées par 295 esclaves remplacés par plus de 200 engagés après l’abolition de 1848.
La mort de la veuve Desbassayns en 1846 marque la fin de la prospérité du domaine qui passe entre les mains de ses héritiers, fruits de l’alliance avec une famille noble originaire de Toulouse, les de Villèle.
La crise qui affecte l’économie sucrière à La Réunion durant la seconde moitié du 19e siècle jusque dans les années 1970 ne met pas en péril l’unité foncière du domaine mais induit des changements dans son mode de gestion, avec notamment la constitution de la Société anonyme de Saint-Gilles en 1927, cédée au Crédit foncier colonial en 1960 et rebaptisée Sucreries de Bourbon dix ans plus tard.
Lorsque le Département de l’ile de la Réunion acquiert en 1974 auprès des descendants d’Ombline Desbassayns le grand domaine de Saint-Gilles-les-Hauts pour un franc symbolique, sa transformation en musée historique est inscrite dans l’acte d’acquisition. Après le muséum d’histoire naturelle (1854) et le musée Léon Dierx (1911), le musée historique de Saint-Gilles-les-Hauts devient ainsi le troisième musée de l’île de la Réunion et le premier établissement créé après la départementalisation.
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